René Dubos

Publié le 16 août 2019 - Mis à jour le 20 septembre 2019

Né à Saint-Brice-sous-Forêt, René Dubos est un biologiste dont les travaux furent déterminants dans la découverte des antibiotiques. Une allée piétonne porte son nom.

75 rue de Paris : maison natale du Professeur René Dubos

75 rue de Paris
95350 Saint-Brice-sous-Forêt

Le médecin Jean-Paul Escande écrivait dans les Cahiers de science : « Tout au long de sa carrière, successivement agronome, microbiologiste du sol, biochimiste des bactéries s’attaquant à l’homme, spécialiste des problèmes de la tuberculose, puis des problèmes généraux de la santé, enfin environnementaliste de renommée mondiale, prix Pulitzer de littérature,René Dubos a fait partie de ces individus secrets mais discrets ».

Un enfant de Saint-Brice

René Dubos est né à Saint-Brice-sous-Forêt le 20 février 1901. Sa maison natale est située au 75 rue de Paris. Une plaque commémorative sur l’immeuble le rappelle aussi discrètement que l’homme l’était. Celle-ci a été installée en 1984, comme vous pouvez le voir dans l'extrait du magazine municipal de 1985 à télécharger en bas de cette page.

Dans le quartier des Vergers, une allée piétonne porte son nom.

L’association Les amis du vieux Saint-Brice a organisé une exposition au centre culturel Lionel Terray à son sujet, en 2009.

Issu d’une famille de commerçants estimée, il passe son enfance dans l’Oise, à Hénonville, et son adolescence à Paris où ses parents se sont installés pour ses études. Le Collège moderne Chaptal. Les concours des Grandes Écoles. L’Institut National Agronomique. À 21 ans, René Dubos a son diplôme d’ingénieur d’agronomie coloniale, mais son état de santé ne lui permet pas de travailler en Indochine comme prévu.

En 1922, il obtient un poste de rédacteur à l’Institut International d’Agriculture de Rome, poursuit ses lectures scientifiques et découvre l’intérêt de la microbiologie. Étudier les micro-organismes dans leur environnement devient son objectif.

Un voyage aux USA et des rencontres décisives

Il devient assistant chercheur dans le New-Jersey, à l’université Rutgers, passe une thèse en microbiologie des sols et s’intéresse tout particulièrement aux interactions des micro-systèmes entre eux et leur environnement.

La rencontre du professeur Oswald T. Avery le conduit à l’Institut Rockefeller où des études poussées se faisaient sur les pneumocoques, bactéries responsables des pneumonies. René Dubos apporte une importante contribution à ces travaux en isolant des enzymes qui permettaient d’obtenir leur destruction. Ces découvertes de 1927-1930 ouvrent ainsi la voie aux futurs antibiotiques.

Le véritable découvreur des antibiotiques

En 1938, il retire d’un micro-organisme qu’il venait d’isoler une substance anti-bactérienne : la tyrothricine qui contenait la tyrocidine et la gramicidine. En 1939, la gramicidine est le premier antibiotique utilisé en médecine à être commercialisé. Le travail de Dubos relance ainsi les recherches sur l’intérêt du penicillium qui aboutissent en 1940 à la découverte de la pénicilline. En 1942, la streptomycine voit le jour. Dans la distribution des prix Nobel pour ces résultats si importants dans la lutte anti-bactérienne, le professeur René Dubos, si généreux de son savoir, si modeste devant ses découvertes, fut totalement et injustement oublié.

Les études des micro-organismes et de leurs comportements conduisent René Dubos à une réflexion sur les facultés d’adaptation des êtres vivants, des micro-systèmes à l’homme, sur leurs interactions créatives, sur l’importance de l’environnement. Il souligne tout particulièrement le rôle de l’environnement dans le déclenchement de troubles et de maladies. Il envisage les adaptations de fortune qui sont des solutions à court terme mais laissent envisager des handicaps divers à long terme. C’est un signal d’alarme qu’il tire très tôt.

La vie de René Dubos se déroula entre ses recherches à l’Institut Rockefeller, les communications de ses travaux, les conférences et les ouvrages d’information sur les relations entre les hommes et leur environnement, sur les incertitudes de la santé dans un monde en perpétuelle transformation, sur la nécessité de développer sa propre individualité pour apporter à tous sa contribution.

Pensons global, agissons local

Dès les années 50, René Dubos s’orienta vers l’écologie de la planète. S’il s’inquiétait de désastres prévisibles, il gardait toujours par volonté son optimisme en se fiant aux capacités d’adaptation de l’homme et aux puissances de récupération de la nature. Il posait souvent le problème d’une urbanisation harmonieuse tournée vers l’épanouissement de l’homme en relation avec la nature, sur cette planète Terre qu’il aimait tant et n’a cessé d’étudier.
En 1972, lors du premier sommet sur l’environnement, il utilisera la formule « Penser global, agir local », qui sera repris mondialement.

Selon son principe que l’homme se construit et révèle ses potentialités à travers les expériences de sa vie, l’enfant d’Île-de-France, l’agronome, l’Américain de Manhattan, le microbiologiste façonnèrent René Dubos, l’humaniste soucieux de célébrer et de défendre la vie dans sa richesse et sa diversité.

Il s’est éteint à New-York en 1982, le jour de son anniversaire, en écoutant du chant grégorien et les cloches de l'Île-de-France.

Texte rédigé en collaboration avec l’association Les Amis du vieux Saint-Brice

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