Chien errant : comment réagir ?

On ne peut pas savoir quel sera le comportement d’un chien errant. Avant tout, il ne faut pas prendre de risque. Le mieux est de l’ignorer, s’éloigner calmement et appeler la police municipale qui viendra le récupérer.

À Saint-Brice, dans 70 % des cas, ce sont toujours les mêmes qui fuguent et, en général, ils sont gentils. Il faut savoir qu’un chien n’attaque pas quand il n’est pas chez lui. C’est une donnée comportementale reconnue. En revanche, si un chien errant croise votre chien, l’un ou l’autre peut devenir agressif, voire les deux.

En résumé, la source des accidents vient du fait que son langage n’est pas le même que le nôtre. Il ne faut pas lui envoyer de mauvais messages. Un geste qui peut être amical pour vous peut être considéré comme une menace pour lui. Par exemple, un chien joue avec un ballon. Une personne va vouloir jouer avec lui. Si elle prend le ballon, il va considérer qu’elle s’en prend à son autorité et il va l’attaquer.

Vous ne connaissez pas le passé du chien. Si celui-ci est bien dans sa tête et a un bon équilibre nerveux, il ne vous « attaquera » pas. Par exemple, lorsqu’il a le fouet qui fait un mouvement de balancier et les oreilles dressées, il vous envoie un signe coopératif.

En revanche, s’il a le fouet dressé, les oreilles en arrière, le poil hérissé, c’est qu’il est en train de vous intimider. En clair, il vous dit « Ne t’approche pas de moi ou je t’agresse ». Il faut éviter de courir, d’agiter ses bras ou de le regarder dans les yeux, qui est un signe de domination. Et ne l’attrapez pas par le collier. Il faut savoir décrypter le langage corporel du chien.

Par ailleurs, le propriétaire d’un chiot dont les vaccins ne sont pas à jour croit bien faire en ne le laissant pas sortir. Mais ce dernier va ainsi manquer de socialisation et n’aura pas connu forcément les autres espèces, amis ou non. Par exemple, un enfant qui marche à quatre pattes ou en poussette, une personne qui marche avec une canne… Il a besoin de répertorier le plus de stimuli possibles dans sa « carte mémoire ». Si ce chien divague sur la voie publique et qu’il rencontre ce profil de personne, il peut devenir très craintif ou très agressif ou prendre la fuite.

Dans l’idéal, il faudrait que les propriétaires aient l’obligation de suivre des cours d’éducation, voire même obtenir un permis de détention. Si j’ai un conseil à donner quand vous venez d’adopter un chien, c’est de venir le plus tôt possible dans une école d’éducation canine. Vous apprendrez ainsi à communiquer avec lui, la psychologie canine et surtout les bons et les mauvais gestes à avoir avec lui. Par exemple, les moniteurs vous aideront à marcher en laisse avec lui, ce qui n’est pas inné.

Enfin, l’éducation canine n’est pas réservée aux races de chiens dites catégorisées. Tous les chiens sont potentiellement dangereux. En l’occurrence, un Chiwawa peut mordre un bébé de trois mois et fera autant de dégâts qu’un Rottweiler sur un adulte au niveau de la cuisse. Tout cela à cause de l’humain qui n’a pas fait son travail de communication, de familiarisation, de socialisation avec son animal. Un problème qu’on rencontre malheureusement tous les jours.