Apprendre autrement au collège de Nézant

Publié le 30 août 2018 - Mis à jour le 18 novembre 2018
Favoriser la réussite de tous, l’acquisition de l’autonomie en rendant les élèves acteurs de leurs apprentissages : ce projet pédagogique innovant, primé par le Département, s’appuie sur le numérique.

« Plus simple pour assimiler les connaissances », « Moins ennuyant », « Ludique et moderne ».… Chloé et Dhiya, élèves de 3e au collège de Nézant en cette fin de mois de juin, sont unanimes : « Apprendre autrement », ça marche !
Ce projet qui remporte l’adhésion de tous, a été mis en place début 2018 au collège. Il est né d’une réflexion des professeurs « Nous sommes partis du constat qu’il y avait, chez certains élèves, des difficultés de mémorisation et de la passivité en classe par manque d’intérêt et de concret. En les rendant acteurs de leurs apprentissages, les élèves acquièrent des compétences et de la confiance en eux. »
« Apprendre autrement » motive réellement les élèves qui construisent eux-mêmes leurs savoirs en étant guidés par le professeur. « C’est fondamental pour leur réussite ! », précise Aurélie Heuveline, professeur d’histoire-géographie.
La salle, en partie réaménagée, facilite cet enseignement d’un nouveau genre. Au mur, des tableaux collaboratifs sont utilisés pour mettre en commun des idées avant une rédaction. Les élèves ont la possibilité de se déplacer librement dans la salle de cours lorsqu’ils ont besoin de travailler debout ou d’échanger entre eux sur les notions au programme. Ils sont également regroupés par îlots et des tablettes tactiles sont déployées. Une « mise en scène » qui favorise à la fois leur motivation et la compréhension des contenus.
Un accompagnement personnalisé

En ce jour de juin, les élèves sont en séance de révision pour le Diplôme national du brevet (DNB). Pendant deux heures, les modalités de travail varient. La séance commence par un jeu collectif avec l’application Kahoot ! Les élèves répondent aux questions préparées par le professeur, en se servant de la tablette comme boîtier de vote. Ils sont ensuite invités à réviser en binôme avec le logiciel de mémorisation ANKI, qui permet d’individualiser les parcours d’apprentissage. Après avoir revus les contenus, les élèves doivent réaliser un sujet de DNB 2018, proposé aux élèves des centres étrangers. Le professeur est là pour les aider et les guider dans leur méthodologie et prodiguer les derniers conseils avant l’examen final.
Aurélie Heuveline, nous explique comment la classe inversée est aussi utilisée afin de diversifier la pédagogie et de s’adapter à chacun. « Tout au long de l’année, les élèves ont pu apprendre à leur rythme grâce à des capsules vidéo intégrées dans des parcours pédagogiques créés sur la plateforme Eléa. Par conséquent, le travail à la maison est simplifié : la ressource vidéo peut être visionnée plusieurs fois si besoin avant de répondre à un questionnaire qui permet d’évaluer le niveau de compréhension de chaque élève. De cela, je peux ainsi créer des groupes de travail adaptés à leurs besoins. En classe, nous travaillons par compétence et mon rôle est de guider les élèves vers leur acquisition progressive ».

Mutualiser ses connaissances
Développer l’autonomie des élèves à travers les cinq compétences langagières est une priorité pour Raja Choug et Anna Guill, professeurs d’anglais. En variant les supports, elles ont proposé aux élèves d’étudier des affiches anglo-saxonnes de propagande de guerre. Les élèves ont réalisé des tâches complexes en créant notamment des capsules vidéo et un audio guide dans lesquels ils jouaient le rôle d'un expert en affiche de propagande. Ils sont ainsi capables dans cet exercice de présenter et d’analyser de manière méthodique une affiche, en réinvestissant leurs connaissances acquises en anglais, tout en transférant celles acquises dans les autres disciplines concernées.
L'utilisation de ressources numériques apporte une réelle plus-value : « J'ai pu constater un changement de posture des élèves. Ils étaient actifs et n’avaient pas l’impression de travailler. Motivés et investis, leurs productions étaient réfléchies et abouties. De plus, en faisant un petit sondage sur cet expérience, les élèves ont indiqué qu’ils l’étaient d’autant plus lorsqu’ils travaillaient avec le numérique ».
Un projet porté par toute une équipe
« Apprendre autrement » redéfinit les espaces scolaires, utilise du mobilier modulable et les nouvelles technologies numériques au service d’une pédagogie active, d’un climat scolaire plus serein et l’acquisition de nouvelles compétences comme la coopération.
Le projet du collège de Nézant a été porté par la direction et plusieurs enseignants. « Avec mon adjoint, Alexandre Merra, nous avons soutenu et intégré l’équipe projet aux côtés des professeurs (M. Betscoun en SVT, Mmes Choug et Guill en anglais et Mme Heuveline en histoire-géographie). Une véritable émulation a vu le jour autour de cet objectif. Nous avons défendu notre projet devant le jury du concours du Conseil départemental, et il est arrivé à la première place », indique Laurence Mouret, principale du collège de Nézant. À la clef, une subvention de 60 000 euros qui permet à l’établissement d’être doté de nouveaux équipements : deux salles de classes avec du mobilier modulable et de trente-deux iPad. En juin, quinze professeurs de l’établissement ont participé à une formation sur les usages pédagogiques du numérique pour intégrer le projet et enseigner autrement dans ces classes d’une nouvelle ère !
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