Hippolyte-Louis Guérin, libraire et ami de Jean-Jacques Rousseau

Publié le 19 juillet 2024 - Mis à jour le 19 juillet 2024
Libraire-imprimeur parisien, il séjourne à Saint-Brice au XVIIIe siècle dans une maison de campagne qui se trouvait à l’emplacement du 95 rue de Paris aujourd’hui.
Hippolyte-Louis Guérin, fils aîné du libraire Louis Guérin, obtient son brevet de libraire en 1718 et son brevet d’imprimeur en 1752. Il travaille pendant trente ans avec son frère cadet Jacques Guérin, rue Saint-Jacques, qui décède en 1752. Cette année-là, sa fille, Catherine-Françoise, épouse Louis-François Delatour (ce dernier a été reçu libraire en 1745 puis imprimeur en 1750). Louis-François Delatour rachète la même année une imprimerie, située aussi rue Saint-Jacques. Hippolyte-Louis Guérin et Louis-François Delatour vont ainsi travailler ensemble de 1752 à 1765. Ce sont les fournisseurs attitrés à Paris de la Bibliothèque de Genève.
Un proche ami de Jean-Jacques Rousseau
Au moment de la vente de La Nouvelle Héloïse, Guérin s’arrangea pour que Rousseau soit rémunéré pour une édition française de ce roman à venir.
Entre, 1757 et 1762, Jean-Jacques Rousseau avait choisi de s’installer à Montmorency, loin de l’agitation parisienne. Hippolyte, possédant une maison à Saint-Brice, les deux hommes se voyaient soit à Montmorency soit à Saint-Brice.
Une maison bien connue

Vous n’êtes peut-être pas familiers avec Hippolyte-Louis Guérin, mais vous connaissez très certainement la propriété dans laquelle il a habité. Située au 95 rue de Paris, la maison Guérin est l’actuel hôtel de ville.
Les deux hommes avaient tissé des liens étroits et s’envoyaient régulièrement des lettres comme en voici un exemple :
À Monsieur/Monsieur Guérin Libraire/ À Paris
A Montmorenci le 10 janvr 1760
Bon Jour, Monsieur, il me tarde de voir revenir la belle saison : j’espère qu’elle vous ramènera souvent à St Brice, et que je vous y verrai quelques fois. Recevez en attendant les assurances de ma reconnaissance pour vos bontés, et de mon respect pour vous.
Cet extrait des Confessions : « J’avais au même village de Saint-Brice, le libraire Guérin, l’homme d’esprit, lettré, aimable, et de la haute volée dans son état. » atteste également de leur amitié.
Jean-Jacques Rousseau suivait de près l’édition des livres de Guérin. Il était très au fait des problèmes qui se posaient tant pour la transmission et la sauvegarde des manuscrits, le choix des caractères et du papier pour l’impression, le choix des passages à illustrer par de bons illustrateurs, la diffusion de l’ouvrage, l’existence tant en France qu’à l’étranger, juste à la périphérie (Belgique, Suisse, Hollande,) du système organisé de contrefacteurs et de transporteurs-contrebandiers du livre. Cette attitude explique l’importance des échanges qu’il y eut entre Rousseau et ses divers éditeurs, en particulier Hippolyte-Louis Guérin qui maintenait des relations étroites avec des confrères et amis installés à Amsterdam et chargés directement de la première édition des ouvrages du philosophe, comme Jean Néaulme ou Marc-Michel Rey.
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