Jean-François Marmontel

Publié le 18 octobre 2018 - Mis à jour le 20 septembre 2019

Cet encyclopédiste, proche de Voltaire et ennemi de Rousseau, a séjourné à Saint-Brice à partir de 1781.

Rue Edith Wharton : la propriété Clairfont

rue Edith Wharton
95350 Saint-Brice-sous-Forêt

Un proche de Voltaire

Fils d’un artisan du Limousin, Jean-François Marmontel commence des études chez les Jésuites. Renonçant à la carrière ecclésiastique, il continue à se former, tout en travaillant et même en aidant sa famille. Il se présente plusieurs fois au concours de poésie des Jeux Floraux de Toulouse, présente à Voltaire un poème, noue avec l’écrivain qui lui conseille d’aller à Paris une amitié durable. Un prix obtenu, il réalise ce projet et poursuit à Paris ses activités poétiques.

Un prix de poésie, décerné par l’Académie française, l’aide à surmonter ses difficultés matérielles. En 1748, il se tourne vers la tragédie et rédigera de nombreux livrets d’opéra et d’opéras comiques. Madame de Pompadour lui obtient une place de secrétaire des Bâtiments du Roi, puis le privilège du Mercure de France où il peut publier ses « Contes moraux » qui rencontrent un très grand succès.

 

Membre de l’Académie Française

En 1763, il entre à l’Académie Française, dont il sera le secrétaire perpétuel, vingt ans plus tard. En 1767, il publie son grand roman « Bélisaire » qui est censuré par la Sorbonne. En 1771, il est nommé historiographe du Roi. Un deuxième roman « Les Incas » qui s’attaque à l’esclavage accroît sa notoriété.

Il séjourne à Saint-Brice pour son enfant

En 1777, il épouse Marie-Adelaïde Leyrin de Montigny, la nièce de son ami l’abbé Morellet, philosophe encyclopédiste, qui lui ouvrira aussi l’accès d’une campagne à Saint-Brice en 1781.

De 1789 à 1792, il compose les « Nouveaux Contes moraux », insérés dans le « Mercure ».

Il traverse la Révolution comme député de l’Eure où il séjourne, d’abord, à Grignon, puis à Saint-Germain, près d’Evreux enfin à Saint-Aubin-sur-Gaillon. De 1793 à sa mort en 1799, il rédige ses Mémoires.

Dans ses mémoires, il évoque Saint-Brice à plusieurs reprises

Son épouse vient de mettre au monde, en 1780, un enfant qui réclame des soins attentifs.

Extrait de ses Mémoires :

« Ma femme, pour garder la nourrice auprès d’elle et faire respirer un air pur à l’enfant, désira d’avoir une maison de campagne, et un ami de M. Morellet nous prêta la sienne à Saint-Brice.

Dans ce village étaient deux hommes estimables, intimement unis ensemble, et avec qui moi-même je fus bientôt lié. L’un était le curé, frère aîné de l’abbé Maury, homme d’un esprit sage et d’un caractère excellent ; l’autre était un ancien libraire appelé Latour, homme doux, paisible, modeste, d’une probité délicate et aussi obligeant pour moi qu’il était charitable envers les pauvres du village. Sa bibliothèque fut la mienne.

Je travaillais à l’Encyclopédie. Je me levais avec le soleil et, après avoir employé huit ou dix heures de la matinée à répandre sur le papier cette foule d’observations que j’avais faites dans mes études, je donnais le reste du jour à ma femme et à mon enfant. Il faisait déjà nos délices. (…)

Notre famille cependant et quelques-uns de nos amis venaient nous voir les jours de fêtes. L’abbé Maury était du nombre, et il fallait entendre comme il se glorifiait d’avoir présagé mon bonheur.

Nous voyions aussi quelquefois nos voisins, le curé de Saint-Brice, le bon Latour et sa digne femme qui aimait la mienne. Nous faisions assez fréquemment des promenades solitaires, et le but de ces promenades était communément cette châtaigneraie de Montmorency que Rousseau a rendue célèbre. « C’est ici, disais-je à ma femme qu’il a rêvé ce roman d’Héloïse, dans lequel il a mis tant d’art et d’éloquence à farder le vice d’une couleur d’honnêteté et d’une teinte de vertu. »

Citation de Jean-François Marmontel

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