Armande Cassive

Publié le 22 juillet 2019 - Mis à jour le 20 septembre 2019

Égérie de Feydeau, elle a vécu dans les années 20 à Saint-Brice au 8 rue de Paris.

8 rue de Paris

8 rue de Paris
95350 Saint-Brice-sous-Forêt

Fille d’un très sérieux fonctionnaire, Louise Armande Duval découvre les joies du théâtre au Couvent des Ursulines. Son père ne voulant pas qu’elle se présente au Conservatoire, elle trouve, en accord avec sa mère, un impresario qui lui procure ses premiers engagements à l’Européen puis au Bataclan.

Elle envoie promener Feydeau

En décembre 1888, Feydeau la découvre par hasard, elle a 14 ans. Il se présente et lui propose un petit rôle au Théâtre des Variétés. Ne le connaissant pas, elle refuse et Feydeau dira : « Rien à faire avec ce bout de femme ! Elle m’a envoyé promener ». Il faudra de nombreuses années avant qu’elle ne devienne son interprète préférée. 

La folie des grandeurs

De 1888 à 1896, Melle Cassive se distingue dans différentes revues et opérettes et se lance joyeusement dans le grand monde. Elle habite dans un superbe appartement, avenue d’Iéna. Elle conduit son mail-coach attelé de deux paires de chevaux admirables. C’est la cohorte des joailliers, des grands couturiers et des modistes. Mais, fin 1898, elle est poursuivie par une trentaine d’huissiers.  Ses cachets sont saisis. Elle trouve bientôt la solution : un riche protecteur règle ses factures.

Sauvée par Feydeau

Feydeau la retrouve en 1892 à La Gaité, la trouve « crânement jolie », mais comme actrice, rien ne laisse encore présager l’excellente comédienne qu’elle deviendra plus tard. En 1898, Feydeau, qui veut monter sa pièce La Dame de chez Maxim’s éprouve quelques difficultés pour le rôle principal de La môme Crevette. Il parvient à convaincre Cassive. La pièce est créée le 17 janvier 1899, c’est un gros succès, dû principalement à l’interprétation remarquable de la comédienne. La pièce se jouera simultanément en province et à l’étranger, y compris aux États-Unis.

Entre Feydeau et Cassive, l’entente professionnelle est totale : elle devient son actrice fétiche. De 1902 à 1919, elle créera les principaux rôles féminins de ses pièces :

  • La Duchesse des Folies Bergères
  • La puce à l’oreille
  • Occupe-toi d’Amélie
  • Feu la mère de Madame
  • On purge bébé
  • Monsieur chasse
  • Le fil à la patte
  • Mais n’te promène donc pas toute nue
  • Hortense a dit je m’en fous

Elle interprètera également d’autres rôles pour d’autres auteurs : Alfred Capus, Pierre Chaîne, Lucien Descaves, Albert Pujol, Victor Roger…

L’été 1912 verra une tournée en Amérique où elle jouera tout le répertoire de Feydeau. En 1913 et 1914, elle se produit à Bobino dans des sketches et des comédies classiques, et en 1923 dans une revue costumée aux côtés de grands du music-hall : Chevalier, Dranem, Saint Granier, Cécile Sorel, Alibert…

Le début de la fin

Après le décès de Feydeau en 1921, elle rencontre des difficultés pour trouver des rôles à sa mesure. Elle a 48 ans. En 1931, elle joue dans le film de Louis Mercanton Il est charmant, une comédie musicale, avec Meg Lemonnier, Henri Garat, Baron fils, Martine de Breteuil, Pierre Moréno. Ce sera son dernier rôle.

Armande Cassive a vécu à Saint-Brice au 8 rue de Paris dans les années 1920, dans une élégante demeure de la fin du XIXe siècle, de style mansart ayant appartenu à la famille Sainte-Beuve. Le chiffre est inscrit sur les cheminées.

Elle meurt à Paris, en 1940, seule, dans la misère, oubliée de tous.

Texte rédigé en collaboration avec Les Amis du vieux Saint-Brice

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