Hélène Duc

Publié le 23 juillet 2019 - Mis à jour le 20 septembre 2019

La comédienne Hélène Duc a vécu à la Tour de Nézant, dans les années 50, où elle donnera naissance à deux filles.

Chemin de Nézant : la Tour de Nézant

Chemin de Nézant 
95350 Saint-Brice-sous-Forêt

Fille d’un médecin militaire et d’une institutrice, fille de bourgeois vignerons huguenots dont la devise est « Servir Dieu dans la joie », elle est élevée par une nounou et un grand-père qu’elle sait riche « chef d’une tribu de femmes ».

Elle arrive à Paris, bac en poche à l’âge de 17 ans, s’inscrit au cours de Julien Bertheau, mais la guerre la ramène à Bergerac, sa ville de naissance.

Sa période enseignante

En septembre 1939, elle est nommée à Bergerac pour enseigner aux élèves du cours supérieur complémentaire. En 1940, elle enseigne aux classes de 6e et de 3e, le latin, le français, l’histoire et la géographie.

Elle a comme élève Juliette Gréco dont la mère cachait des résistants dans les bois de sa propriété aux environs de Bergerac, qui devint un refuge pour ceux du maquis et pour les Anglais parachutés dans la région.

Sa passion pour le théâtre

Hélène commence à monter quelques pièces dont les recettes vont aux Colis du Soldat.

Sur recommandation, elle part pour Marseille rencontrer Louis Ducreux et André Roussin, qu’elle quittera par la suite pour la Compagnie Grenier Hussenot. Elle débute à Aix dans Britannicus à l’Opéra de Montpellier, qui sera son premier contrat professionnel.

En 1942, elle fait venir dans la pension de famille où elle vit, des juifs, des résistants et des apatrides.

Une marginale qui fréquente du beau monde

Elle se qualifie de marginale : universitaire marginale, femme du monde marginale, mère de famille marginale, comédienne marginale.

Quelque chose en moi me met toujours sur une voie très proche mais parallèle à la réalité. Un no man’s land entre le vrai et l’imaginaire

En 1943, elle décroche une licence de lettres classiques et revient à Paris enseigner. Elle est pensionnaire de l’Odéon. Elle suit les cours de René Simon et est admise au Conservatoire.

En 1944, elle rencontre Max Pol Fouchet qui lui fit connaître Paul Eluard, Louis Aragon, Henri Hell…

En 1946, à l’occasion d’un défilé au Caire, elle présente les créations de Rochas, Robert Piguet, Lelong, Schiaparelli, Grès. Elle restera cinq mois au Caire et rentrera en France, démunie.

En 1947, elle n’avance pas professionnellement comme elle le désirerait. Elle fréquente les Rochas, Jacques Beckel, Elsa Triolet, Louis Aragon, Paul Eluard, Léonor Fini, ainsi que le salon littéraire de Lise Deharme, où elle rencontre beaucoup d’écrivains.

En 1951, René Catroux, attaché au Quai d’Orsay, fils du Général Catroux, qu’elle avait rencontré au Caire et avec qui elle avait correspondu de temps à autre, vient la rejoindre à Milan où elle joue. Ils débuteront quarante-cinq ans de vie commune.

Ses années chez Marion Delbo : 1952 – 1958

Enceinte de son premier enfant, elle décide de vendre son appartement de Paris et cherche une maison. Quinze jours avant la naissance de sa fille, alors qu’elle pense prendre possession d’une maison ravissante et que les propriétaires ne désirent plus vendre, elle rend visite à son amie comédienne Marion Delbo, ex épouse d’Henri Jeanson, qui réside à la Tour de Nézant. Elle habitera finalement à Saint-Brice-sous-Forêt chez Marion Delbo, comme on peut le lire dans ses mémoires Entre cour et jardin (aux éditions Pascal en 2005).

Je savais qu’elle louait volontiers une partie de sa maison, et c’était bien le lieu idéal que j’aurais choisi pour la naissance de mon enfant. […] C’est là que mes deux filles naquirent en 1953 et 1955.

Sa carrière théâtrale, cinématographique et télévisuelle

Elle enchaînera par la suite les rôles comiques ou tragiques. Elle sera reconnue comme une incomparable interprète racinienne.

On la verra dans quelques 25 pièces au théâtre, elle jouera dans près d’une soixantaine de films pour la télévision, elle tournera dans une trentaine de productions cinématographiques.

Son rôle le plus célèbre reste « Mahaut d’Artois » dans l’adaptation télévisée « Les rois Maudits » de Claude Barma, en 1972/1973. La réalisatrice José Dayan lui rendra hommage, trente ans après, en lui demandant de figurer dans la distribution du remake. En 2000, le réalisateur Etienne Chatilliez lui offre un beau cadeau : le rôle de la belle-mère d’André Dussolier dans le film Tanguy.

Hommages et distinctions

En 2005, elle a été reconnue « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé, avec sa mère Jeanne, institutrice, des dizaines de Juifs à Bergerac et à Marseille.

En 2009, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur puis d'officier de la Légion d'honneur en 2011.

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